Les Riceys. Dans leur volonté commune de valoriser et d’harmoniser le patrimoine bâti à la fois public et privé, la municipalité et la Fondation du patrimoine ont signé une convention permettant d’octroyer des aides aux propriétaires privés.
Que la Fondation du patrimoine signe une convention avec une municipalité pour la sauvegarde ou la réhabilitation d’un lieu de culte, d’une fontaine ou d’un théâtre, est chose courante. Le patrimoine avec un grand P, c’est la raison d’être de la Fondation, et sa préservation, son ambition première depuis sa création en 1996. Seulement, désormais, la Fondation regarde et s’engage à plus grande échelle. La convention, signée ce vendredi 19 avril en mairie des Riceys, va dans ce sens. « Un engagement global et de long terme », dixit Vincent Caputo, délégué départemental de la Fondation, qui vise à la fois (et toujours) les édifices publics, mais également le bâti privé.
L’explication de ce changement de paradigme, Vincent Caputo l’a rappelé ce vendredi à la riche assistance rassemblée dans le salon des mariages de la mairie ricetonne. « Vous êtes Petite Cité de caractère, et la Petite Cité de caractère n’est pas jugée uniquement sur un édifice religieux qu’on va refaire, mais sur une esthétique globale », comprenant nécessairement des propriétés privées et maisons individuelles. D’où ces conventions d’un genre nouveau, déjà signées dans la Marne à Épernay et Reims, et pour l’Aube, à Troyes, en novembre dernier, et prochainement dans deux autres Petites Cités de caractère (Ervy-le-Châtel et Chaource) et dans deux Petites Villes de demain (Arcis-sur-Aube et Vendeuvre-sur-Barse).
Les Riceys sont donc la deuxième cité à signer cette convention, « et en ces temps de Jeux olympiques, la médaille d’argent, c’est pas mal non plus ! », souriait le Maire Laurent Noirot, qui se console largement d’être la première commune rurale de l’Aube à parapher la copie de la Fondation du patrimoine.
Cette convention (de cinq ans) renouvelable, permet, par le biais d’un label, de reconnaître l’intérêt patrimonial d’un site privé visible de la voie publique et nécessitant des travaux de restauration extérieurs (façade, toiture, menuiseries, portail, murs d’enceinte etc.). Les propriétaires d’habitations remplissant ces seules conditions pourront ainsi obtenir un label, donnant accès à une déduction de 50 % du montant des travaux de leurs revenus imposables. Une aide financière de la Fondation du Patrimoine, une collecte de dons ou la mobilisation de mécénat peuvent, le cas échéant, abonder à un dispositif pour lequel la Fondation du Patrimoine fera déjà appel « à tous les financeurs publics » (organismes d’État, Drac, Région, Département), et lancera les travaux nécessaires avec des métiers d’art locaux, « car on a tous les savoir-faire dans l’Aube pour faire des rénovations de qualité », explique Valentine Roland, chargée de mission à la Fondation.
En outre, ces avantages seront complémentaires des aides octroyées par l’Opération programmée d’opération de l’habitat (Opah) attendue sous peu sur le territoire de la communauté de communes, avec, dans les deux cas, la Mairie des Riceys pour guichet unique.
Le Printemps du Patrimoine pour vitrine
Une harmonisation de façades, au sens premier du terme, qui irait dans le sens d’un futur classement des Riceys en « Site patrimonial remarquable ». C’est en tout cas la démarche initiée avec le label « Petite Cité de caractère », et une perspective sur laquelle travaille déjà la Fondation, à travers les collectes de dons déjà lancées pour la restauration des églises, lavoirs et autres monuments historiques de la commune. Mais aussi grâce au Printemps du patrimoine, dont la première édition a été lancée le 28 mars dans le département, et auquel la commune va être rattachée. Par cet événement, la Fondation souhaite porter l’attention du grand public sur le patrimoine local et les actions qu’elle entreprend, pour, comme l’explique Vincent Caputo, « valoriser les porteurs de projets autant que les métiers » et permettre à la Fondation, par-delà son rôle « d’acteur économique et de valorisation du patrimoine, d’être également un acteur touristique et culturel », en contribuant au rayonnement des cités ainsi mises en lumière. Brienne-la-Vieille ce dernier samedi, Troyes en fin de semaine autour du vitrail, Mailly, Arcis, Bergères ou les lacs d’Orient, étaient, sont et seront au programme de ce premier Printemps, déjà garni jusqu’aux premiers jours de l’été. Le plus grand terroir viticole de l’Aube ne pouvait échapper bien longtemps à la liste des étapes et s’y inscrire dans la durée. Une autre raison, pour les Riceys, de se rafraîchir les façades. Des aides pour les rénovations extérieures des maisons visibles depuis l’espace public